La sociologie du genre : une sociologie genre sociologie, pas plus…
Cela fait maintenant des années que je n’ai plus publié sur ce blog. Pour autant, je ne me suis pas désintéressé de la sociologie, loin s’en faut. En fait, elle est cœur de ma pratique professionnelle. Toutefois, il est vrai que cette mise en pratique de savoirs acquis au fil de longues années de formation m’a conduit à m’éloigner du monde académique, et partant des discours savants qu’on y tient, et plus encore des querelles qui l’animent. De fil en aiguille, j’ai donc laissé tomber ce projet de commenter 52 articles de littérature sociologique savante en autant de semaines pour ne pas « devenir stupide », formule que j’avais empruntée à Martin Page, partie du titre d’un ouvrage fort drôle qu’il a publié – et dont je recommande au passage la lecture.
Cessant donc de lire de la sociologie savante pour m’investir dans d’autres domaines, je ne m’estime pas pour autant être devenu stupide. Pour autant, je n’ai pas l’impression que ce soit le cas de tout le monde parmi ceux qui pourtant continuent à lire cette sociologie ; en fait, parmi ceux-là mêmes qui l’écrivent. Dans un essai qui date, l’anthropologue Pierre Clastres entamait en ces termes : « ce n’est pas que ce soit très amusant, mais il faut réfléchir un peu à l’anthropologie marxiste ». Je vais reprendre la formule pour parler de la sociologie du genre : ce n’est pas que ce soit très intéressant, mais il faut bien en parler. On verra que le parallèle qu’il est possible de faire dépasse probablement la formule.
Car s’il faut en parler, c’est qu’il est douteux que la critique soit exprimée de l’intérieur de peur de représailles – s’opposer à la sociologie du genre en sociologie serait mal vu, surtout venant d’un homme. Etant de l’extérieur, je vais donc saisir l’opportunité qui m’est donnée de réagir. Cette opportunité, c’est la diffusion de l’émission La suite dans les idées de Sylvain Bourmeau sur France Culture, le 24 novembre 2018. Intitulée Le genre au travail¸ l’émission promettait d’aborder une vraie problématique, à travers un entretien avec la sociologue Gabrielle Schütz au sujet de son ouvrage Jeunes, jolies et sous-traitées : les hôtesses d’accueil.
Je préciserai deux choses avant de dérouler mon propos.
En premier lieu, je n’ai rien contre l’un ni l’autre, que je ne connais pas personnellement. De Sylvain Bourmeau, je n’ai connaissance qu’au travers de cette émission et de ses interventions Le grain à moudre, ce qui m’a permis de constater qu’il avait le souci d’aller au fond des choses – ce qui n’est pas rien en la dernière circonstance, où il a pu avoir affaire à des interlocuteurs tels que Aude Lancelin ou Brice Couturier chez qui l’esprit partisan semble le plus souvent avoir aboli toute capacité à débattre – voire à réfléchir. Quant à Gabrielle Schütz, je n’en avais jamais entendu parler avant d’écouter cette émission sur Le genre au travail, et je ne pouvais tout au plus que me réjouir que l’animateur donne la parole à une jeune sociologue plutôt qu’à un baron qui trouve bien assez d’occasions de la monopoliser pour qu’on lui en donne encore, surtout pour radoter.
En second lieu, je réagis en tant que simple citoyen auditeur d’une émission diffusée sur une chaîne de radio publique lors de laquelle il est question d’un travail produit dans le cadre de la recherche publique. Cela signifie que je ne me suis certainement pas donné la peine de lire l’ouvrage de Gabrielle Schütz, ni aucun de ses écrits, et que je l’assume totalement. La raison est double. Tout d’abord, comme je l’expliquerai plus loin, écouter l’émission ne m’a certainement pas donné envie de me donner cette peine. Ensuite, puisqu’on m’assène un discours en mobilisant un financement public auquel je contribue, je m’estime totalement en droit de répliquer sans avoir à en investir d’autres. Plus généralement, qui prétend vulgariser s’expose à des retours vulgaires : ce n’est qu’un juste retour des choses, à moins d’avoir totalement versé dans la domination.
A priori, l’émission commence bien. La question posée par Sylvain Bourmeau est pertinente. Je cite, en reprenant la présentation sur le site : « Comment expliquer qu’il soit encore possible pour des entreprises de mettre en scène ces rôles devenus totalement kitsch pour beaucoup de clients auxquels elles s’adressent ? Comment expliquer que des personnes sensées mettre en valeur une entreprise ou une activité puissent être ainsi dévalorisées en surjouant leur féminité ou leur masculinité ? »
La question est pertinente, car elle porte sur le « comment » et non sur le « pourquoi ». Elle invite à mettre en évidence des processus sociaux qui conduisent à adopter des pratiques qui peuvent paraître en parfait décalage avec certaines représentations, ici espérées comme dominantes. En aucun cas la réponse ne devrait se limiter à expliquer ces pratiques par de simples représentations. Ce n’est pas qui est attendu de l’animateur, et plus généralement, ce n’est pas ce qui est attendu d’un ou d’une sociologue.
Et c’est bien là que réside le problème, car tout au fil de l’entretien, l’interlocutrice de l’animateur s’avère incapable d’expliquer les pratiques évoquées par autre chose que des représentations. Tout ce qu’il est possible d’apprendre est que quelque part, c’est comme ça : les femmes sont accoutrées ainsi car les clients le souhaitent ainsi. « En ce qui concerne les hôtesses d’accueil, on les emploie parce qu’on pense trouver chez elles quelque chose qui serait naturel à leur sexe, des qualités féminines », explique Gabrielle Schütz.
Que le genre puisse constituer un objet d’intérêt en sociologie, je n’en doute pas. Toutefois, c’est sous condition qu’il s’agisse d’un objet sociologiquement construit, au sens où les sociologues qui s’y intéressent se donnent la peine de le construire. Or ce que l’émission laisse à penser, c’est que les sociologues du genre emprunteraient leur objet au militantisme féministe, et qu’ils le constitueraient en objet de recherche sans se poser de questions. Cela les conduirait à limiter leurs analyses à de simples constats que des pratiques sont « genrées », bref à constater partout, sur un ton indigné, que les petits garçons jouent au camion de pompier tandis que les petites filles jouent à la poupée.
Or que ce soit bien clair. Si c’est un grand mérite de la sociologie de nous montrer que ce qui nous semble aller de soi n’est en rien évident, et que cette démonstration doit bien débuter en pointant l’existence d’une évidence, s’arrêter à cette phase du constat, c’est faire de la sociologie de comptoir, sans plus. Ce n’est même pas du niveau L1.
Si la fortune que connaît cette sous-pratique de la sociologie m’exaspère, c’est que j’ai eu tout le loisir de constater les dégâts qu’elle entraîne. Ayant été chargé d’animer un TD de sociologie quantitative des étudiants en L3 de sociologie d’une université parisienne, j’avais invité les étudiants à analyser les réponses à un questionnaire en isolant des questions dans ce dernier, pourvu que cela fasse sens au regard d’une problématique de leur choix. Parmi les travaux remis, plusieurs prétendaient étudier des pratiques sous l’angle du genre. Et presque tous se limitaient à croiser des questions portant sur des pratiques avec une question sur le sexe, pour conclure qu’il était possible d’observer que ces pratiques étaient « genrées ». Point barre.
« Le genre n’est pas une variable » écrit très justement Isabelle Claire dans un 128 sur la sociologie du genre. A vrai dire, s’il s’agissait de remonter aux sources, on pourrait même citer Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient ». Devenir, donc par quel processus, et non pas seulement par quelles représentations. Le programme était pourtant clair non ? En dépit de cela, à écouter l’émission dont il est question ici, il apparaît donc que ces étudiants ne sont pas les seuls à croire que faire de la sociologie du genre, cela peut se limiter à pointer l’évidence sans chercher à expliquer véritablement comment elle parvient à s’imposer comme telle.
Cette approche de la sociologie témoigne d’une véritable paresse intellectuelle. On pourrait ne pas s’en inquiéter, si cette paresse ne devait pas inévitablement alimenter un raisonnement radical, qui conduit à mettre à l’index une pratique ou une représentation au seul motif qu’elle serait « genrée ». C’est renouer avec une époque où l’on pouvait se croire autorisé à simplement montrer que quelque chose était bourgeois pour en condamner l’existence.
Si l’on en juge par l’émission – et encore une fois, ce point de vue de simple auditeur est parfaitement assumé – la sociologie du genre ne se serait assurément pas encore assez autonomisée du corpus idéologique radical d’où elle a émergé. Elle ne servirait encore qu’à apporter une forme de caution scientifique à un discours militant. Autrement dit, les sociologues du genre n’en seraient pas encore à disposer des outils intellectuels qui leur permettraient d’analyser des problématiques du genre pour l’intérêt de leur discipline. On en serait réduit à devoir attendre qu’émerge l’équivalent d’un Bourdieu, qui dégage des notions permettant de déployer une vraie analyse des processus sociaux, comme l’a permis dans son registre le concept de capital sous toutes ses formes.
Il y a des années, un jour que je descendais les escaliers de l’immeuble de l’EHESS boulevard Raspail alors qu’on commençait à le vider en vue de son désamiantage, mon attention fut attirée par une pile de documents posés sur une table avec, je crois me souvenir, un message du type « Servez-vous ». Curieux, je m’approchai de la table, et je regardai ce qui s’y trouvait. C’était pour l’essentiel des travaux qui affichaient une prétention à analyser des choses sous une approche marxiste. Ils finissaient lamentablement leur vie ici, dernière étape avant la benne. In fine, sur quoi l’endoctrinement de leurs auteurs avait-il débouché ? Sur rien. On achevait ici de les oublier.
Les travaux sociologiques sur le genre, on risque assurément d’en empiler beaucoup ainsi sur des tables un jour qu’on nettoiera des bibliothèques, avant de les faire disparaître. Mais ce sur quoi il conviendra alors de pleurer, ce ne sera pas seulement d’avoir fait perdre du temps à la science, mais aussi d’avoir contribué à ancrer dans des esprits une représentation totalement superficielle de ce qu’est le genre comme objet sociologique, et de ce qu’est la sociologie en général.
Encombrantes victimes. Pourquoi les maladies professionnelles restent-elles socialement invisibles en France ?
Jouzel J.-N. (2009), « Encombrantes victimes. Pourquoi les maladies professionnelles restent-elles socialement invisibles en France ?« , Sociologie du travail, vol. 51, n°3, pp. 402-418.
Vu de très loin, le scandale de l’amiante peut apparaître comme une sorte de combat inégal opposant de gentilles victimes à de méchants industriels, les pouvoirs publics faisant tapisserie. Mais le travail n’est pas en France la seule affaire des employeurs et des salariés : il existe tout un monde social1 composé d’une multitude d’acteurs aux intérêts spécifiques oeuvrant au sein de systèmes d’autant plus complexes qu’ils sont hétéronomes, dont l’objet a priori singulier est justement de travailler sur le travail2. Dans un tel contexte, chacun se doute que la résolution du problème que constitue l’exposition à un risque professionnel soit rendue particulièrement délicate, à commencer par sa formulation. Pour nous ouvrir un peu les yeux sur cette réalité, Jean-Noël Jouzel s’est intéressé au processus de reconnaissance des maladies professionnelles en se basant sur l’échec de la mobilisation autour des éthers de glycol.
Les centres d’appels, usines modernes ? Les rationalisations paradoxales de la relation téléphonique
Buscato M. (2002), « Les centres d’appels, usines modernes ? Les rationalisations paradoxales de la relation téléphonique« , Sociologie du travail, vol. 44, n°1, pp. 99-117.
« Contre les illusions des théoriciens de la domination et du conditionnement, mais aussi contre les fantasmes de toute-puissance et de simplification qui surgissent constamment chez les hommes d’action, il faut donc affirmer avec force que la conduite humaine ne saurait être assimilée en aucun cas au produit mécanique de l’obéissance ou de la pression des données structurelles. Elle est toujours l’expression et la mise en oeuvre d’une liberté, aussi minime soit-elle. »
Quel meilleur contexte qu’un centre d’appels pour mettre de nouveau à l’épreuve de la réalité cette proposition déclamée avec virulence par Michel Crozier et son élève Erhard Friedberg dans L’acteur et le système, best-seller de la sociologie des organisations de la fin des années 70 ? Là où il paraît que le téléopérateur va jusqu’à lire les propos qu’il nous sert sur son écran en se suivant le déroulé d’un script rédigé à l’avance, de quelle marge de manoeuvre est-il bien possible de bénéficier pour éviter d’être réduit à la posture d’un Charlie Chaplin des temps (pour le coup, post-)modernes ? Marie Buscatto est allée investiguer sur place…
Un crime sans déviance : le vol en interne comme activité routinière
Bonnet F. (2008), « Un crime sans déviance : le vol en interne comme activité routinière« , Revue française de sociologie, vol. 49, n° 2, pp. 331-350.
En février 2009, le journal Libération rapporte l’étrange mésaventure survenue en Allemagne à « une caissière virée pour un 1,30 euro« . Accusée d’avoir présenté deux bons de consigne oubliés par un client pour empocher l’argent, la caissière aurait donné un prétexte à la direction qui cherchait à s’en débarrasser depuis qu’elle avait pris la tête d’un mouvement de salariés dénonçant les conditions de travail. Rebelote en mars suivant, de l’autre côté du Rhin. Cette fois, c’est une caissière « mise à la porte pour un poil de cagnotte« , ou plus précisément pour être accusée d’avoir enregistré sur sa carte de fidélité les achats d’un client et bénéficier ainsi d’une réduction de 40 centimes d’euro. Moins de machiavélisme de la part de la direction ici, cette dernière semblant plutôt s’être enfermée dans une procédure.
C’est la disproportion entre le montant dérisoire des prétendus détournements et la sanction ainsi que le caractère mal avéré et donc potentiellement diffamatoire des accusations qui fait scandale. La condamnation morale du vol apparaît alors plus servir les intérêts de directions mal intentionnées que ceux de la société. Pour François Bonnet, il faut pousser les feux plus avant : l’hypothèse serait que la direction va jusqu’à organiser la possibilité d’être volée.
Une féminisation sur fond de segmentation professionnelle genrée : le cas des policières en commissariat
Boussard V., Loriol M., Caroly S. (2007), « Une féminisation sur fond de segmentation professionnelle genrée : le cas des policières en commissariat« , Sociologies pratiques, n°14, pp. 75-88.
A en croire les hommes comme les femmes qui y travaillent, la gente féminine se serait faite sa place dans la Police. « Circulez, il n’y a rien à voir » voudrait-on opposer aux sociologues que la question de l’égalité professionnelle entre hommes et femmes intrigue, travaillés qu’ils sont par cette idée que le sexe biologique prendrait une signification sociale différente selon le contexte qu’on considère : on ne serait pas femme pareillement ici et là. Partant, que peut signifier l’affirmation selon laquelle les hommes et les femmes seraient traités également ? On saisit bien l’égalité, mais quels en sont les membres ? Impossible de le comprendre sans s’immerger dans le contexte où est formulée la proposition pour y observer ce que c’est que d’y être un homme ou une femme exactement. Pour cette raison, Valérie Boussard, Marc Loriol et Sandrine Coraly ont étudié la situation des policiers dans quatre commissariats, portant leur attention sur le quotidien et sur les trajectoires professionnelles.
Commentaires fermés sur Une féminisation sur fond de segmentation professionnelle genrée : le cas des policières en commissariat
L’erreur est humaine mais non professionnelle : le bûcheron et l’accident
Schepens F. (2007), « L’erreur est humaine mais non professionnelle : le bûcheron et l’accident« , Sociologie du travail, vol. 47, n°1, pp. 1-16.
La pratique de prévention des risques professionnels n’est pas dépourvue d’ambiguïtés. En premier lieu, faut-il assurer la sécurité d’un travailleur malgré lui ? Pour le contrôleur du travail, il convient de s’en remettre aux principes de prévention, ce qui revient dans la pratique à chercher successivement à éliminer le danger1, à mettre en œuvre des protections collectives, à mettre en œuvre des protections individuelles2, à donner des consignes ; il n’est nullement question de livrer le salarié au bon soin de lui-même. Cette position s’explique par la fonction, le contrôleur représentant les intérêts de la collectivité appelée à payer pour des dommages dont elle considère que le chef d’entreprise est le seul responsable – en matière de sécurité des salariés, le Code du travail soumet ce dernier à une obligation de résultat. Position confortable pour le travailleur salarié ? Pas forcément, ce dernier pouvant s’estimer le mieux placé pour apprécier les risques qu’il prend. En étudiant le cas extrême de travailleurs non salariés, l’article de Florent Schepens vient nous aider à mieux comprendre ce point de vue.
Des chiffres insensés ? Pourquoi et comment on donne un sens aux données statistiques
Gollac M. (1997), « Des chiffres insensés ? Pourquoi et comment on donne un sens aux données statistiques« , Revue française de sociologie, vol. 28, n°1, pp. 5-36.
Le 26 avril 2007, entre les deux tours de l’élection présidentielle, le ministère de l’emploi publie des chiffres estimatifs sur le taux de chômage du mois de mars, attestant d’une décrue. L’initiative déclenche immédiatement une grève annoncée la veille des statisticiens dudit ministère, soutenus dans une lettre ouverte au ministre de l’emploi par 40 chercheurs pour lesquels il s’agirait d’une « manipulation de l’opinion publique » mettant en cause « l’indépendance et la neutralité du système de statistiques ». C’est le dernier épisode en date d’une controverse initiée en janvier par la décision de la direction de l’Insee de reporter la publication du taux de chômage annuel de six mois, au prétexte d’un trop grand nombre de non-réponses à son enquête emploi et d’un « biais de rotation » (l’enquête est administrée six fois à la même personne qui peut répondre différemment à chaque fois, voire ne pas répondre). Pour les contestataires, notamment le collectif ACDC, ce n’est pas l’administration de l’enquête qui pose problème, mais le fait qu’elle a produit un taux de chômage plus élevé que celui de l’Anpe sur lequel le gouvernement peut agir en multipliant les radiations (« sortir des listes Anpe signifie de moins en moins sortir du chômage »). L’histoire permet de pointer que les chiffres ne parlent pas d’eux-mêmes. Pour autant, faut-il les disqualifier au prétexte qu’il serait possible de leur faire dire n’importe quoi ?
Fortune d’une catégorie : la souffrance au travail chez les médecins du travail
Salman S. (2008), « Fortune d’une catégorie : la souffrance au travail chez les médecins du travail« , Sociologie du Travail, vol. 50, n°1, pp. 31-47.
Par son ampleur inédite (plus de 100 000 victimes attendues entre 2005 et 2025-2030), le scandale de l’amiante a révélé une fois pour toutes la parfaite inefficacité du système de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles dont la médecine du travail est l’un des piliers. Pour expliquer la défaillance cette médecine pourtant pensée à des fins prophylactiques, il est important de pointer à la base la contradiction inhérente au statut de professionnel de santé rémunéré par l’employeur dans un contexte où l’homme doit être adapté au travail plutôt que l’inverse : déclarer le salarié inapte, c’est le mettre au chômage ; le déclarer apte, c’est ignorer les risques auxquels il s’expose. Comment les médecins du travail ont-ils fait face à cette situation ?
Commentaires fermés sur Fortune d’une catégorie : la souffrance au travail chez les médecins du travail
Commentaires fermés sur La sociologie du genre : une sociologie genre sociologie, pas plus…